Dominik Nicolas
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Sud Pop : Dominik Nicolas: "L'envie de repartager ma musique"

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Message par Mustang Dim 10 Juil - 14:15

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Dominik Nicolas: "L'envie de repartager ma musique"

Membre fondateur d'Indochine, on lui doit la musique de "L'aventurier", "3e sexe", "Trois nuits par semaine", "Tes yeux noirs" ou encore "Canary Bay". Vingt ans après son départ du groupe pour cause d'usure et de dissensions, il revient enfin sur le devant de la scène. Pendant 20 ans, il s'est adonné à la pèche et a gratté sa guitare pour le plaisir au fin fond de sa Corrèze. Alors qu'on ne s'y attendait plus, le voilà de retour avec "La beauté de l'idée", qui sortira ce lundi 25. Un album tellement jouissif qu'il nous fait regretter une si longue absence...

Dominik, pourquoi avoir attendu plus de vingt ans pour revenir sur le devant de la scène?

"Cela peut sembler étrange. C'est simplement l'envie de repartager ma musique. Depuis 1994 et mon départ d'Indo, j'ai fait diverses choses. J'ai fondé une famille, j'ai un peu fait le tour du Monde,... de la Chine à l'Islande en passant par les Caraïbes. Cela m'a permit de changer d'air. J'ai toujours été passionné de musique depuis ma plus tendre enfance. Ce qui m'a permis de concrétiser cet album, c'est ma rencontre avec Noël Mattei, que je connais depuis quatre ans. J'ai fait sa connaissance via Facebook, c'est l'ancien chanteur de Madinka. On avait un peu la même culture musicale. Je n'écris pas les textes, et je ne voulais pas chanter n'importe quoi. Il a réussi à écrire des trucs qui collaient bien à mon univers. On a la même vision de la musique. On préfère avoir un succès d'estime plutôt que de faire les guignols avec trois femmes à poil sur scène. Sans lui, je serais peut-être resté en instru."

Un manque s'était-il installé?

"Il n'y avait pas vraiment de manque. Je n'ai pas un égo surdimensionné. Quand François Maigret de The Dukes, que je respecte beaucoup, me dit du bien de mon album, ça me touche. Mais je ne recherche pas la reconnaissance."

Pas trop de regrets de ne pas être revenu plus tôt?

"Non, je n'ai pas l'impression d'avoir perdu mon temps. Je ne suis pas anxieux car, de toute façon, je le fais sans pression. La seule petite crainte que j'ai, c'est de devoir me mettre en avant et chanter sur scène, car j'ai toujours été quelqu'un de réservé."

Musicalement, c'est très années 80. Par contre, au niveau des textes, il y a un côté plus contemporain, notamment sur "Instagram".

"Je suis né musicalement dans les années 80, mais je ne suis pas resté figé. J'aime beaucoup Moodoïd ou Tame Impala, qui sont contemporains. "Instagram", c'est une référence actuelle. C'est plein d'images. A la base, je ne suis pas trop fan des morceaux middle-tempo. La prod, je la fais toujours en mode démo. "Instagram", c'est le seul morceau où il y a eu un gros changement. A la base, c'était très pop et avec une boîte à rythmes. Un soir, je l'ai ralenti, et je trouve que ça donne plus de poids aux mots de Noël. Cela donne aussi une autre facette de moi."

Passes-tu beaucoup de temps à des concerts?

"Pas trop car j'habite en pleine cambrousse, à 500 kilomètres de Paris. Je vis en Corrèze. Pour un concert, je suis obligé d'aller jusqu'à Clermont. J'y étais allé avec ma fille pour voir Saez."

Que penses-tu de cette vague d'artistes français qui s'inspirent des années 80 comme Lescop ou La Femme?

"J'aime bien. La Femme, ils sont arrivés et ils ont tout explosé. Leur album, c'est un melting-pot de tout. Lescop, c'est de la pop froide, il est un peu dans mon climat. C'est bien fait, c'est classe, il y a des bons textes. Comme moi, ils ont dû beaucoup écouter Taxi Girl, Daho, New Order et The Cure. A l'époque, on avait tous un peu le même son, car on achetait tous les mêmes synthétiseurs et on écoutait les mêmes choses."

Es-tu nostalgique de cette époque?

"Non, car je vis de l'avant. Mais c'est vrai que c'était l'âge d'or de la musique. Un mec de 20 ans qui voulait faire de la musique en 80, c'était terrible. Le matériel était plus cher, mais il y avait une liberté. Tu faisais quelques démos, les labels étaient accessibles et tu déposais ton truc. Une semaine après, c'était oui ou merde. Aujourd'hui, pour signer c'est difficile quel que soit le niveau de l'artiste. Internet est devenu important. Je m'en suis servi un peu même si ce n'était pas trop mon truc. Je me voyais mal me montrer et dire: "salut, je me brosse les dents". J'ai le label qui prend un peu le relais pour tout ça."

Penses-tu que ce sera facile de t'imposer sans qu'on te colle l'étiquette "ancien d'Indochine"?

"Je n'en ai aucune idée. L'étiquette, elle est récurrente car ça fait partie de moi. Je n'ai pas de tabou avec ça. Cela permet aussi aux gens d'identifier la personne, car personne ne connaît mon nom. Je ne m'appelle pas David Bowie."

En live, joueras-tu des morceaux d'Indochine ou c'est hors de question?

"Non, ce n'est pas hors de question. Je pense que je vais en faire quelques-uns. De toute façon, l'album il dure 58 minutes et je compte jouer 1h30. Je ferai quelques covers et deux ou trois d'Indo. Mais ce sera plus "A l'est de Java" que "Tes yeux noirs". On me réclamera peut-être "L'aventurier", mais là je ne sais pas. Je ne vais pas faire un show avec 50% des hits d'Indochine, ça ne m'intéresse pas. Mais je n'ai pas de malaise avec ça. Je ne renie pas mon passé, j'en suis fier aussi."

As-tu suivi leur évolution?

"Oui, bien sûr mais je ne les ai jamais vus en live. Je n'étais plus trop dans le métier mais j'ai suivi la renaissance du groupe avec l'album "Paradize", qui était pas mal d'ailleurs. Maintenant, c'est une grosse machine, c'est différent. On a commencé en clubs et maintenant  ils font des stades. Ils n'ont pas le choix."

Te reconnais-tu encore dans le groupe actuel?

"Ils font des choses sympas, d'autres auxquelles j'adhère moins. A l'époque d'Indo, si on m'avait proposé trois Olympias ou un Bercy, j'aurais choisi les trois Olympias. Mes meilleurs souvenirs, ce sont les premières tournées dans des clubs comme le Gibus. Ils ne peuvent plus échapper à leur succès. Ca s'appelle toujours Indochine, mais c'est différent. De toute façon, je suis plus pop et je ne serais pas allé dans cette direction plus indus."

Ca doit quand même une très grande fierté d'avoir composé tous ces tubes...

"Je suis étonné qu'aujourd'hui encore les morceaux existent toujours et aient sauté les générations. Tu vas à n'importe quelle soirée et tu en entends un. Je n'aurais jamais imaginé ça à la sortie du premier album. Trois décennies, c'est quand même assez incroyable..."

Lequel te tient le plus à coeur?

"Je les aime tous. Je citerais quand même "A l'est de Java". C'est pas sorti en single, mais c'était l'essence d'Indochine. Mais bon, j'aime bien "L'aventurier" hein. C'est un morceau qui a 30 ans et qui pète grave."

Pourquoi avoir quitté le groupe?

"On a formé le groupe en 1981. Je suis parti en 1994, Dimitri avait déjà fait de même en 1989. On va dire l'usure du temps... album-tournée, album-tournée,... à quatre tout le temps. Je ne m'entendais plus assez bien avec Nicolas. J'ai préféré claquer la porte. Après, pendant un an, je n'ai pratiquement plus touché ma guitare. J'étais saturé et dégoûté. J'ai fini par y revenir. C'est comme le manque d'une cigarette pour un fumeur. J'ai recommencé à jouer, sans but commercial. J'avais commencé un album instru en 2004, et finalement je ne l'ai pas fait car je trouvais que c'était un exercice de style."

Et qu'as-tu fait entretemps?

"Notamment beaucoup de pèche à la mouche. J'ai commencé en 1988. Les gens ont une image d'Epinal du pêcheur. Ce n'est pas le gars qui attend des heures avant de rejeter une truite dans l'étang. C'est plus un état d'esprit comme le surf. Je suis très dans l'écologie. Je prenais mon vieux 4x4 que j'avais à l'époque. J'allais à une superbe rivière non-poluée. D'ailleurs quand tu soulèves des cailloux, tu as des plécoptères. Si tu en as, c'est que ce n'est pas pollué, sinon ils crèvent. Je reste là des heures, parfois je ne ferre même pas. Après, je remonte dans ma bagnole et je me mets un Blur à fond la caisse. Voilà à quoi ressemble ma journée idéale."

> Un entretien de Christophe Van Impe

Source : http://sudpop.blogs.sudinfo.be/archive/2015/05/20/dominik-nicolas-l-envie-de-repartager-ma-musique.html
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